L’amant de Patagonie / Isabelle Autissier (2012)

amant patagonie

Emily est une jeune Écossaise qui se retrouve orpheline et a l’opportunité de prendre un poste de gouvernante en Patagonie, auprès de pionniers religieux, chargés de l’évangélisation de cette contrée reculée, peuplée de tribus indiennes. Au départ dégoûtée par ces indigènes non civilisés, elle va petit à petit apprendre à les connaître, au point de commettre l’irréparable avec l’un d’eux. Mais Isabelle Autissier ne s’arrête pas là et nous mène jusqu’au terme …

Entre 1880 et 1930, Emily sera le témoin de l’extermination, à la fois volontaire et involontaire des tribus indigènes : l’alcool, les maladies, mais aussi le manque de nourriture (dû à la pêche intensive des Blancs) vont avoir raison de leur résistance et, peu à peu, de leur culture. « Pour le meilleur et pour le pire, ces territoires sont maintenant connus des peuples civilisés que rien n’arrêtera dans leur expansion. Plus vite les Indiens s’adapteront et mieux ce sera pour eux. Mais il y aura de gros dégâts. »

Un roman qui nous fait prendre conscience du choc historique de deux civilisations.

J’avais un peu peur de ce que je pouvais retirer de cette lecture, même si le sujet m’intéressait puisqu’on connaît beaucoup moins la situation des Indiens d’Amérique du Sud que ceux du Nord (qui ont pourtant connu le même sort), car Isabelle Autissier est au départ navigatrice. Mais finalement elle a su tirer de sa vie d’aventurière, une certaine poésie, l’amour de la mer et de la terre, et insuffler un souffle romantique et romanesque à son histoire, en particulier autour de son héroïne, Européenne sensible qui se laisse séduire par une culture radicalement différente. Elle qui ne saura jamais choisir entre sa culture d’origine et la culture qu’elle a choisie.

« Dès ce premier jour, je sens s’établir en moi un pacte profond avec cette nature. Je vais me vouer à elle et jamais elle ne me trahira. Je suis là où je dois être. »

En bref, malgré quelques épisodes un peu trop rapides (pour le coup, il aurait pu faire 100 pages de plus), c’est un beau roman qui m’a beaucoup appris, et que je recommande : roman historique, roman d’aventure, roman d’amour, il plaira à des lecteurs avides d’exotisme et de belles descriptions !

ushuaia

6 commentaires

  1. J’ai un peu le même thème avec le choc en Australie dans « Les pionniers du bout du monde  » de Tamara McKinley sauf que je ne m’attache pas au style.
    L’amant de Patagonie a l’air d’avoir un beau style, d’après ce que tu en dis…

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