Aujourd’hui, trois bande dessinées lues coup sur coup, trois adaptations littéraires qu’il m’a semblé logique de chroniquer ensemble.
Le premier, L’étrange cas de Docteur Jekyll et Mr Hyde de Robert Louis Stevenson, est un roman qui fut un coup de cœur et que j’ai découvert l’an dernier, en version originale : un texte court qui permettait un rendu sans coupes. En effet, j’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir l’œuvre mise en images, d’une manière extrêmement fidèle : aucun mot ne manque, aucune émotion ne nous est épargnée. Le choix d’une version en deux tomes était bien appropriée, le suspens étant très bien rendu entre les deux parties de l’histoire.
Les graphismes sont « classiques » (rien à redire !) mais rendent parfaitement l’ambiance sombre et glauque du Londres de Jack l’Éventreur, contrebalancée par celle des moments de joie lorsque Jekyll n’est que Jekyll.
Pour plus de commentaires sur l’œuvre lui-même, vous pouvez aller voir ma chronique de l’époque !
En bref n’hésitez pas, si vous ne connaissez pas encore le roman ou qu’il vous fait peur : laissez-vous alors porter par les images !
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Roman lu il y a un certain nombre d’années et dont j’ai moins de souvenirs : j’ai donc fait entièrement confiance à l’adaptation par Dauvillier et Chapron, sans vraiment pouvoir juger de la fidélité à l’œuvre originale.
Néanmoins je me souvenais d’une histoire extrêmement dure : celle d’un homme dont la vie s’effondre lorsque sa femme se fait sauter dans un bar, tuant de nombreuses personnes au nom de l’Islam. Très vite, il va chercher à comprendre comment il a pu vivre tant d’années à ses côtés, sans rien suspecter, et à chercher des responsables. Mais on ne s’immisce pas si facilement dans le camp islamiste, surtout lorsqu’on est un Arabe parfaitement intégré en Israël, une espèce méprisée par ceux qui considèrent qu’il ne devrait rien avoir à faire avec les Juifs …
Khadra est extraordinaire car il arrive à décrire les situations les plus tendues, à nous les expliquer simplement. Et la bande dessinée va nous les faire vivre : on ne peut rester insensible à la violence de cette société, au-delà même du sang et des actes terroristes. La violence peut être aussi verbale ou au coeur de nombreuses situations quotidiennes.
Bref un texte qui se lit et se regarde avec un noeud au ventre, et dont on ne sort pas indemne.
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De nouveau, un livre rien moins que joyeux : adaptée par Thierry Murat du chef d’œuvre d’Anne-Marie Bondoux, que j’ai lu quand j’étais adolescente, c’est une bande dessinée magnifique qui nous est offerte.
L’histoire d’une rencontre entre un petit garçon, vivant avec ses parents au bout du monde, à l’écart de tout, et qui va croiser la route d’un assassin. Après un drame, tous les deux vont se construire une vie à part, qui va les changer à tout jamais.
L’angoisse, la tristesse, la dureté de cette vie sont parfaitement rendues par les teintes jaunes et ocres de la bande dessinée, les personnages étant esquissés comme avec un fusain qui donne l’impression qu’ils se détachent à peine du paysage.
Une bande-dessinée magnifique pour un roman magnifique, et un pari réussi, que je vous conseille expressément !
C’est surtout la dernière BD que j’ai bien envie de lire…j’ai lu le roman il y a quelques mois et j’avais bien aimé! Mais « l’attentat » a l’air intéressant! Je vais voir si on les a à la bib.
j’ai eu envie de le relire du coup … emprunte le, il est très beau !