Aya de Youpougon (BD) / Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (2005)

Histoire de changer un peu dans mon challenge Tour du Monde, je m’étais prévu cette BD, assez connu, d’une auteur ivoirienne. J’ai eu la chance de la trouver dans la bibliothèque où j’ai commencé à travailler ! Ou comment rajouter rapidement une lecture de plus à mon challenge …

Dans cette bande dessinée, Marguerite Abouet et Clément Oubrerie nous emmènent sur les traces d’Aya, une jeune fille de 19 ans, qui vit à Yopougon, quartier chaud d’Abidjan, à la découverte de la vie de jeunes gens à la fin des années 70. 

« En 1978, la Côte d’Ivoire, mon beau pays, connut sa première campagne publicitaire télévisée. Elle vantait les mérites de la Solibra, notre bière reconnue dans toute l’Afrique de l’Ouest. Dago, un comédien à la mode, en buvait une gorgée, ce qui lui donnait la force de dépasser les bus à vélo. »

Au fil des images et des textes, on découvre une Afrique très différente de celle qu’on attendait. Les jeunes filles y flirtent, sortent et dansent. Certes, ce n’est qu’une partie de la jeunesse d’Abidjan, plutôt aisée, mais pourtant ils sont très proches de notre culture. Malgré le massacre d’un français mêlé d’argot ivoirien, à part par Aya qui est une jeune fille sérieuse (« Arrête de m’embrouiller avec ton français ! Tu crois quoi ? que c’est toi seule qui as la cervelle de tout le quartier pour parler gros français compliqué ? « ), les mêmes mentalités se retrouvent, de l’adolescent pataud au beau gosse aux dents qui brillent. Mais il ne s’agit pas d’oublier que c’est encore une société traditionnelle – comme en France il n’y a pas si longtemps – et que l’on peut s’amuser jusqu’à une certaine limite. Quand une des amies d’Aya tombe enceinte, c’est le drame.

La qualité des illustrations a contribué au plaisir de ma lecture, déployant une gamme de couleurs séduisantes, par la création d’une atmosphère très particulière. Une ambiance certifiée 100% conforme grâce à la nationalité de l’auteur (enfin j’espère …).

Les personnages y sont gais, pétillants. Les jeunes filles ne mâchent pas leurs mots et savent ce qu’elles veulent ! Les gars sont plus mous, se laissent berner dans un chassé-croisé nocturne qui en perdra plus d’un.

Enfin, cette série ne manque pas d’humour (« Regardez-moi ces fesses plates, on dirait une raie ! ». Une remarque que j’avais déjà retrouvé dans Des Fourmis dans la bouche, où l’héroïne est considérée comme laide parce qu’elle est maigre et peu confortable pour son homme …), ce qui la rend agréable à lire.

Mais j’ai eu l’impression de louper une partie des blagues et du message, car la BD est tout de même très ancrée dans la réalité ivoirienne. Ce qui fait que mon avis n’est pas complétement positif. J’espère parvenir à le changer ou du moins l’approfondir en lisant les tomes suivants de la série, ne serait-ce que parce que dans ce premier tome, Aya s’est trouvée plutôt en retrait …

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29 / 80 ! Côte d’Ivoire

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