Swamplandia / Karen Russel (2011)

 

swamplandia

Swamplandia, propriété de la famille Bigtree, a longtemps été le parc d’attractions le plus célèbre de toute la Floride grâce à sa vedette, la mère, dompteuse d’alligators de classe internationale.Toute l’activité de la famille est tournée vers ce spectacle incroyable, le public afflue pour la voir, elle.

Quand Hillola Bigtree se fait finalement rattraper non pas par un alligator mais par un bête cancer, c’est tout l’équilibre des Bigtree et la survie même du clan qui sont remis en cause : le père disparaît pour soit-disant trouver des investisseurs; le fils aîné fugue pour tenter sa chance sur le continent ; la fille aînée croit vivre une histoire d’amour avec un fantôme mort un siècle plus tôt. Ne reste qu’Ava, notre guide et narratrice, qui tente de sauver le parc et s’embarque dans une fantastique aventure à la poursuite de sa soeur, aspirant encore à retrouver la vie « normale » d’avant la mort de sa mère. Mais elle n’a que 13 ans et, livrée à elle-même, elle ne voit pas le piège s’ouvrir sous ses pieds.

Page après page on est pris par l’atmosphère pesante, étouffante de la Floride, sur cette île mystérieuse laissée à l’abandon. On voit les membres de la famille Bigtree s’enfoncer petit à petit dans la folie, s’éparpiller et oublier leurs rêves de grandeur. Une grandeur définitivement oubliée par tous.

Une ambiance qui rappelle un peu l’atmosphère du cinéma de Wes Anderson où les personnages caricaturaux, entiers, excessifs, sont pourtant terriblement attachants. On ne peut qu’être touché par l’univers de Swamplandia (mot qui restera jusqu’au bout imprononçable pour moi …), au destin irréversiblement déclinant.

« Quand on n’est qu’au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j’étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C’est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s’est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l’histoire d’un seule mot : chute. »

Même si le rythme faiblit un peu au milieu et qu’on peut être un peu lassé par les aventures de cette famille foldingue, Swamplandia reste un beau roman sur la famille, l’amour et la perte de l’innocence. Un voyage exotique mais triste, qui laisse un goût amer dans la bouche, une fois la dernière page tournée.

livre poche

 

Un commentaire

N'hésitez pas à laisser un p'tit mot !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.