Les livres non chroniqués en novembre …

RONDE DES LIVRES

Pour ce rendez-vous mensuel, pas de logique particulière. Deux romans anglais, deux romans français. Trois romans contemporains, un roman du XIXe. Deux romans jeunesse, deux romans adultes. Simplement des romans dont je n’ai pas eu le temps de parler, qui sont ni des coups de cœur, ni des coups de griffe. Mais dont j’aimerais vous dire quelques mots tout de même …

Tout d’abord, L’alphabet des rêves de Susan Fletcher (2007)

Susan Fletcher est une écrivaine anglaise que j’apprécie énormément, en particulier pour son très beau Un bûcher sous la neige. Je suis tombée par hasard (sur Pochetroc) sur ce roman jeunesse et l’histoire m’a alléchée. Deux jeunes gens, héritiers d’un traître à la couronne, se retrouvent livrés à eux-mêmes dans une ville sans pitié. Et puis le plus jeune, Barak, se met à rêver. Des rêves qui deviennent réalité … bientôt, ce don sera une malédiction pour les enfants et ils doivent fuir de plus en plus loin, passant de Charybde en Scylla. Jusqu’à leur rencontre avec d’étranges rois mages ….

Lu d’une traite, ce roman a beaucoup de charme. Il permet d’allier aventure et réflexion sur la naissance de la chrétienté, ainsi que de parcourir des étendues sauvages fantastiques, peuplées d’habitants fiers, et fascinants. Bref un beau roman pour la jeunesse, plein de magie, d’amour et de fantastique.

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Ensuite, dans un genre totalement différent, un roman que j’avais gagné sur un blog : SOS Flemmards de Sandra Ganneval (2010)

Joseph et Martial sont très différents, mais ils sont également les meilleurs amis du monde. Représentants d’une génération de trentenaires paumés et accrocs aux jeux vidéos, on suit leurs vies sur quelques mois. De Joseph qui passe de CDD en CDD jusqu’à ce qu’il décroche un concours et travaille à Pôle Emploi, où il découvre la réalité du monde du chômage; à Martial qui n’a aucune ambition et reste tranquille avec un p’tit boulot peu intéressant, nous suivons les deux compères au fil de leurs vies professionnelles et affectives. Attention, quelques fou rires en perspective !

Sandra Ganneval a une plume drôle et acérée envers la nature humaine. Elle nous dresse une galerie de personnages hauts en couleur, que l’on peut croiser tous les jours … Les clash entre le sérieux, le raisonné Martial et l’impétueux, rêveur et fainéant Joseph, font des étincelles ! Mais heureusement, leur amitié perdure envers et contre tout … Malgré certains stéréotypes et certaines blagues attendues, un bon moment de lecture.

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De nouveau, un gros saut entre les genres littéraires, avec Ciseaux de Stéphane Michaka (2012).

La jaquette qui est un extrait des « coupes de Gordon Lish sur la nouvelle Débutants, de Raymond Carver ».

Le roman est en effet un bout de la vie de l’écrivain américain Raymond Carver, sous l’angle de ses relations avec son éditeur Douglas (Gordon Lish), surnommé Ciseaux car il charcute les textes qu’il reçoit. Spécialiste de la nouvelle, ce dernier joue sur la briéveté, la force de la chute de la nouvelle : « la fiction, c’est le réel avec un pas de côté. » Il donnera sa chance à Carver, mais en échange il a toute liberté sur ses manuscrits. Au fil du roman, on voit Carver défendre ses textes, mais en butte à l’alcoolisme, la pauvreté et les problèmes avec sa femme, il finit par céder et atteindre la célébrité grâce à Douglas. Au point que ce dernier en fait le chef de fil d’un nouveau mouvement : le minimalisme. Pourtant Carver lui-même affirme : « Je suis tout, sauf un minimaliste. »
Ce roman est la chronique à la fois de la célébrité de Carver mais aussi et surtout sa déchéance physique, ses ennuis matériels qui l’ont empêchés toute sa vie de s’élever. La vie de Raymond c’est « la chronique d’une ambition absurde. Promethée enchaîné à la supérette du coin. C’est moi, c’est vous, si on n’avait pas eu le choix. »

Bref, un texte très riche, alors que je n’y connaissais rien sur cet écrivain, qui m’a également permis de découvrir son œuvre, grâce à des extraits de nouvelles inclus dans le roman. A découvrir pour les passionnés de littérature ..

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Enfin, je change de genre, de pays, de siècle et de style avec Maurice ou Le Cabanon du Pêcheur de Mary Shelley.

Un conte pour enfants qui a été retrouvé au XXe siècle, envoyé par Mary Shelley à une de ses amies pour sa fille. Le conte en lui-même est très sympathique (une quarantaine de pages, qui racontent la destinée d’un jeune garçon retrouvant son identité alors qu’il était seul au monde), mais j’ai surtout apprécié la postface extrêmement riche retraçant la vie des Shelley et de leurs amis. Une histoire où les enfants occupent une place primordiale. Un historique essentiel pour comprendre comment et pourquoi ce conte a été écrit, et pourquoi il est demeuré inconnu si longtemps …

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