L’Italienne / Adriana Trigiani (2014)
Ciro et son frère Eduardo sont abandonnés par leur mère qui ne peut plus s’occuper d’eux après la disparition du père. Ils sont élevés dans un monastère italien par des soeurs qui les accueillent avec plaisir, tout en attendant d’eux travail et rigueur. Plusieurs années passent. Eduardo semble vouloir se dévouer à la prêtrise tandis que Ciro se plaît dans les travaux manuels et l’artisanat. Après avoir découvert un scandaleux secret, Ciro se voit contraint de s’exiler aux Etats-Unis, où il suit une formation de cordonnier. Avant de partir, il croise la route d’Enza, qui va bientôt également partir pour subvenir aux besoins de sa famille … Leurs chemins vont se recroiser …
Un bon gros roman d’amour, de famille, qui se lit facilement, en particulier sur la plage, mais qui aborde des thèmes intéressants comme l’identité italiano-américaine. On en apprend en effet beaucoup sur le quotidien de ces Italiens qui ont reconfiguré un quartier de New York – Little Italy – selon leur propre mode de vie, avec tout de même un soupçon d’américanisme.
« Fête de la Vierge. Ce défilé était une façon de célébrer le fait d’être à la fois italien et américain. En tant qu’Américain, on était libre de manifester dans les rues, et en tant qu’Italien, on pouvait exprimer librement sa foi et honorer son culte. »
Un texte agréable mais qui n’échappe pas aux défauts du genre : un romantisme parfois presque dégoulinant, la perfection masculine perpétuellement encensée (Ciro est grand, fort, et c’est répété de nombreuses fois), tout cela manquant un peu de nuances. J’ai pu également être gênée par un manque de fluidité, dû aux personnages qui se retournent sans cesse sur leur passé, se remémorant (comme s’il fallait le rappeler aux lecteurs !) leur vie … En bref leurs réflexions manquent un peu de naturel.
Pas incontournable, mais sympathique pour qui aime les grandes sagas familiales …
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Tarzan, seigneur de la jungle / E. M. Burroughs
J’ai été bien plus enthousiasmée par l’œuvre originale qui a inspiré tous les films sur Tarzan, l’homme de la jungle. Le premier tome de cette série s’intitule « Tarzan, seigneur de la jungle » et contient la première apparition de l’homme-singe, qui contrôle la jungle et domine son territoire. Je n’ai pas vraiment souvenir de l’histoire de Disney et je n’ai pas vu les autres films, mais je peux vous dire que le personnage original est bien loin du caractère fantasmé de l’homme habillé d’un simple pagne, s’accrochant aux lianes et ami des gorilles. Ici Tarzan est davantage un seigneur local, certes proche de la nature ! Il s’habille presque normalement, marche sur ses deux pieds, et s’il se fait écouter des animaux, c’est par sa connaissance de la jungle et pas autre chose !
Il se fait un peu le justicier de la jungle, sauvant les touristes américains qu’il veut et laissant moisir les autres. Dans cet épisode, il part à la recherche d’une jeune femme enlevée par une tribu adverse et tombe sur un village étonnant, vivant encore au temps des croisades !
Histoire, aventure, amour se mêlent donc pour en faire un petit roman sympathique au style classique agréable.
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Le Rocher de Tanios / Amin Maalouf (1993)
Dans le village du narrateur, tous les rochers ont des noms, mais un seul porte un nom de personne : Le Rocher de Tanios. Il rappelle une vieille légende du XIXe siècle, où un dénommé Tanios s’est un jour assis sur ce rocher et n’a plus jamais été revu.
Faisant œuvre de faux historien, le narrateur a interrogé les personnes les plus âgées du village pour apprendre qui était ce Tanios. Et c’est comme cela qu’un ancien lui a confié l’histoire : celle d’un bébé né d’une mère séduite par le seigneur du château, au cœur de la Montagne libanaise. Cet enfant va être au centre de l’histoire de son village, qui mêle petite et grande Histoire.
Un roman qui se lit agréablement mais sans plus, avec cependant la belle plume d’Amin Maalouf, historien voyageur qui se plaît à rapporter des légendes de son pays d’origine, le Liban.
J’aime la présentation des deux premiers livres, comme si la couverture du Tarzan venait illustrer ce que tu dis pour le roman de Trigiani au sujet des héros masculins !
héhé ! 🙂