Il était une fois l’Algérie / Nabile Farès (2010)

Ce « roman conte fantastique » est typiquement le genre d’OVNI littéraire qui me dépasse. Celui que tu reposes en te disant que tu as dû raté quelque chose, que la magie littéraire n’a pas opéré. Celui qui t’énerve quand tu y repenses à cause de ce temps perdu. Bref, une grosse déception.

Mais je vous vois venir, vous allez penser : « d’habitude elle écrit des tartines, on ne va la laisser s’en tirer comme ça, il faut qu’elle s’explique ! ». Pour prévenir ces questions et ce mécontentement, je vais donc m’expliquer, même si ça restera succinct. En résumé, autant le dire tout de suite : un style désagréable, une histoire de bric et de broc, peu de réflexion suscitée et je n’ai rien appris. De surcroît, une petite maison d’édition qui ne tient aucun cas de l’importance de la mise en page d’un texte. En l’occurrence, cette mise en page chaotique, avec un choix de typographie qui m’a énervé, n’a pas contribué à me faire apprécié le contenu même.

Sous la forme de courts chapitres, on suit en partie les pérégrinations d’un journalistes sur les traces d’une institutrice enlevée, Selma, dans l’Algérie des années noires.En vrac, il traverse des événements majeurs de l’histoire de l’Algérie – qu’il faut connaître pour comprendre – : les accords d’Evian, l’assassinat de M. Khemisti, les manifestation et répression d’octobre 88, le tremblement de terre de Boumerdès…

Il retrace ainsi uniquement une vision très sombre de l’Algérie : celle des injustices, de la violence, de la guerre sous-jacente, de la liberté totale :

« Ce peuple d’Algérie serait devenu le figurant-témoin d’une histoire qui ne serait plus la sienne. Il vivrait une déformation. » Un peuple dont la jeunesse est désabusée, incarnée par la fille de Selma, Tania : « Je comprenais la violence de ses paroles, partagées, sans doute, par toute une jeunesse dont on avait si détestablement compromis les avenirs, les joies, les désirs de vivre. » et « A quoi peuvent bien servir ce ciel, ce soleil, à présent ? ». Ces jeunes rêvent d’un monde où ils auraient la possibilité d’utiliser « une langue qui ne tuerait pas. Une autre langue du monde. », symbolisée par l’usage du français.

Mais rien à faire, malgré la toile de fonds historique, je n’ai trouvé aucune trace de la « poésie » dont ont parlé d’autres critiques, allant jusqu’à évoquer un long poème en prose. Soit. Mais alors je suis passée à côté.

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