Amazone / Maxence Fermine (2006)

« Un deus ex machina. Voilà ce qu’était Amazone Steinway. Un être dont l’apparition féérique sur le fleuve resterait à jamais dans leur imaginaire comme une légende qu’on se raconterait de génération en génération, les soirs de veillée. »

Un soir, les paysans ébahis du pauvre village d’Esmeralda, au fin fond de l’Amazonie, assistent à l’apparition plus qu’étrange d’un piano blanc dérivant sur un radeau. Encore plus étrange : sur ce radeau, est également assis un pianiste. Noir. 

« Le fleuve était rouge, le musicien noir et le piano blanc. Curieux tableau, en fait. Et l’ensemble avançait au même rythme que la musique, une musique qui glissait et se répandait dans la jungle comme un long serpent aux harmonies multicolores. »

Une apparition qui va changer la vie de plus d’une personne dans ce coin reculé et isolé de tout.

Ce drôle de pianiste aborde donc une taverne où règne le puissant Colonel, grand fabricant de café. Une épreuve de force se crée de suite malgré l’indifférence qui caractérise Amazone Steinway, le pianiste. La tension monte alors qu’il ne veut d’abord pas révéler d’où il vient ni où il va. Enfin, il laisse échapper cette phrase énigmatique : « Je viens des regrets, je vais vers le rêve et je suis là par hasard. »

Car l’histoire d’Amazone Steinway est celle d’une promesse, que je ne vous révélerai pas, pour laquelle il se lance dans une quête, et qui a changé sa vie

« Une promesse aussi folle que cette étrange odyssée d’un piano blanc à travers la forêt amazonienne, un accident, un grain de sable qui avait enrayé la mécanique de sa vie et l’avait conduit jusqu’à ce lieu oublié de tous ».

Je ne veux pas vous en dévoiler plus car ce court roman de Maxence Fermine est un pur bijou. Servi par une plume poétique, que j’avais déjà pu apprécier dans Neige et Le Papillon de Siam; une écriture magnifique quand il s’agit de décrire la nature; et surtout encore et toujours cette capacité à transporter, à faire rêver, intriguer.

De plus, cette histoire mystérieuse se double d’une ode à la musique, dont Amazone se sert comme langage, pour exprimer ses passions, ses sentiments, son histoire.

« toute la gamme des sentiments que son coeur s’amusait à égrener en sourdine, il la jouait pour lui seul, comme une musique douce-amère dont chaque note véhicule une passion, une langueur et une tristesse qui ne se partagent pas. »

Un roman qu’il faut lire, pour comprendre la douceur, la poésie qui s’en dégage, par un auteur qui gagnerait à être davantage connu.

13 commentaires

  1. Haaa je le note ! J’étais tombée sous le charme de cet auteur avec Opium (livre qui m’avait beaucoup rappelé Soie de Baricco) et jen’airien lu depuis ! J’ai vu sur le blog des « lectrices » que vous cherchiez « Le labyrinthe du temps », j’espère que vous le trouverez !!! 🙂 C’est vrai que hormis Neige, on n’en parle pas beaucoup…

  2. Décidément, il serait temps que je lise « Neige », qui se trouve dans ma PAL, pour entrer dans l’univers de cet auteur ! Cette histoire m’attire fortement aussi, je prends note 🙂

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