Pour ce mois-ci, 3 livres dont je n’ai pas parlé et sur lesquels je voudrais revenir : un classique, un contemporain et un roman de littérature jeunesse.
L’agence Barnett et Cie / Maurice Leblanc (1928)
Une goulée de bonne littérature populaire (et ce n’est pas péjoratif) avec l’inimitable Arsène Lupin dans L’agence Barnett and Co de Maurice Leblanc : une série de nouvelles parfaites, avec l’humour incontournable et des situations croustillantes. Avec la particularité ici qu’Arsène Lupin, ou Jim Barnett, aide la police à résoudre des cas … sans oublier de se servir en passant !
Comme le fait remarquer justement l’inspecteur de police, qui ne peut se passer de Barnett / Lupin : « Cette fois encore, l’aventure se terminait par une mainmise de Barnett sur le magot. Barnett châtiait les coupables et sauvait les innocents, mais n’oubliait pas de se payer. »
***
La duchesse de Bloomsbury Street / Helen Hanff (1973)
La “suite” de 84, Charing Cross Road, chef d’oeuvre de drôlerie et de l’art épistolaire. Ici, Helen Hanff parvient enfin à Londres, 20 ans après son premier roman. Mais même si j’ai retrouvé un certain humour et redécouvert Londres avec plaisir, surtout les lieux littéraires qu’elle visite, j’ai trouvé ce texte sans intérêt réel : elle nous fait le détail de ses journées, de ses peurs lors de son voyage à Londres, de ses dépenses et de la moindre de ses émotions … J’ai eu l’impression qu’elle a seulement voulu « surfer sur la vague » de son best-seller. Mais j’aurais préféré rester sur son premier texte … Bref, un coup de griffe.
Mais je vous conseille 84, Charing Cross Road ! 🙂
***
Le combat d’hiver / Jean-Claude Mourlevat (2006)
Le combat d’hiver est celui de quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, pour reprendre la lutte perdue par leurs parents, quinze ans plus tôt. Entre » hommes-chiens « , » peuple-cheval » et jeux de cirque, leur combat est une hymne au courage et à la liberté.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ce livre : il a un certain nombre de bons ingrédients. Mais je ne peux lutter contre une certaine déception car le début est plein de promesses, avec des éléments fantastiques, des personnages mystérieux, des secrets. Et pourtant on peut regretter que Mourlevat n’aille pas plus loin dans l’exploration de son monde, à la frontière du fantastique et du réel, mettant davantage l’accent sur les sentiments des adolescents que sur les descriptions et le déploiement de cet univers. Finalement, l’histoire racontée est universelle, la lutte de jeunes gens épris de liberté face à un pouvoir totalitaire (dont on ne saura jamais d’où il vient et ce qu’il fait vraiment, à part opprimer le peuple …). Somme toute assez classique, la dimension politique n’est finalement qu’un prétexte à l’aventure. Le détail particulier qui m’a le plus plu est l’ode à la musique et à l’art comme élément de rassemblement du peuple, symbole de révolte et de désir de paix. Une place de choix faite à la beauté.
Certes, c’est de la littérature jeunesse qui plaira aux jeunes adolescents, mais contrairement à d’autres romans, celui-ci nous laisse sur notre faim. Malgré tout, cela reste un roman bien écrit, et bien rythmé.
Prix France Télévision 2006, Prix Livrentête 2007, Prix Saint-Exupéry 2007, Prix Ado- Lisant 2008 (Belgique), Prix Sorcières 2008, Prix des Incorruptibles 2008
Je note 84, Charing Cross Road , dont je n’avais jamais entendu parler mais qui me semble jubilatoire ! et je passe sur ton coup de griffe (un de moins dans la LAL ). J’avais beaucoup aimé le Mourlevat.Son écriture est belle et exigeante et comme toi j’avais trouvé l’idée très intéressante de donner un pouvoir pacificateur et rassembleur à l’art (un beau et doux rêve !). Tu en as lu d’autres de lui ?
Oui je te conseille vraiment 84 Charing Cross Road ! Incontournable pour tout lecteur, très drôle ! 🙂
Pour Mourlevat, j’aime beaucoup son écriture c’est vrai mais ça fait 2 fois que je suis déçue par l’histoire, avec Le Chagrin du Roi mort que j’ai chroniqué en juillet. Mais surtout j’étais attirée par cet auteur car je l’ai découvert au primaire ou au collège avec La Ballafre, et surtout l’Enfant océan, deux livres qui m’ont bouleversé …
Et je suis curieuse de lire Terrienne, qui vient de sortir : j’ai lu de bons échos !
comme tu m’en avais parlé lors de nos rencontres, j’avais l’impression que tu les avais déjà chroniqués !
inutile d’insister sur le fait que j’ai du retard dans mes chroniques hein ! 😉
Moi, j’attends ta critique sur Pettigrew !! 🙂
toi c’est pareil hein ! j’ai du retard ça va … Mais je peux te dire qu’elle sera positive ! 🙂
Roh, mais non, ne sois pas susceptible !! C’est juste qu’on est super impatiente de lire tes critiques !! On est gourmandes de qualité, c’est tout !! 🙂
héhé je sais bien … faut que je m’y remette, mais c’est un peu le bazar en ce moment ! 🙂
J’ai pour ma part adoré Le combat d’hiver! J’ai peur du coup vu tes réticences que tu ne sois pas fan de Terrienne, je trouve que ce n’est pas son meilleur même si j’ai aimé!
En tout cas je vous rejoins bien tard, mais je suis là 😉 http://delivrer-des-livres.fr/rdl5-35-kilos-despoir-et-les-enfants-du-dieu-soleil/
Mhh je ne sais pas si bizarre avec Mourlevat, j’aime bien son écriture mais c’est vrai que j’accroche mal avec les histoires ! Ceci dit j’ai bien aimé Le combat d’hiver tout de même ! 🙂 Mais en littérature jeunesse, il y en a d’autres que je préfère …