Socialisation des jeunes et éducation aux médias : Du bon usage des contenus et comportements à risque / Divina Frau-Meigs

Je remercie Babelio et les Editions Erès pour l’envoi de ce livre !

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Divina Frau-Meigs est professeure à l’Université de Paris III, en sciences de l’information et de la communication.

Spécialiste des médias, des contenus et des comportements à risque (violence, pornographie, information, paniques médiatiques…) ainsi que de questions de réception et d’usage des technologies de l’information et de la communication (acculturation, éducation, réglementation…), Divina Frau-Meigs dirige un centre de recherche à Paris III, et en même temps, un Master professionnel avec une double spécialité: « Ingénierie de la formation à distance » et « Ingénierie de l’éducation aux médias ».

Elle est également experte inter­na­tio­nale auprès du Conseil de l’Europe, de la com­mis­sion euro­péenne et de l’Unesco. À ce titre, elle est l’auteur de « L’éducation aux médias — Un kit à l’intention des ensei­gnants, des élèves, des parents et des pro­fes­sion­nels » paru en 2006. Depuis 2008, elle est égale­ment coor­di­na­trice de la sec­tion « Recherches en éduca­tion aux médias de l’Association inter­na­tio­nale des études et recherches en information/communication (AIERI).

Divina Frau-Meigs a publié sur les questions de diversité culturelle et d’acculturation, ainsi que sur le e-learning, l’identité numérique et la gouvernance d’internet. Ses autres thèmes de recherche portent sur la régulation et l’auto-régulation des médias.

Cet essai a été publié en 2011 aux Editions Erès.

Présentation de l’éditeur : « Consommés à environ 3h30 par jour, les médias représentent la deuxième activité des jeunes après le sommeil. Essentiel, quoique souvent sous-estimé, cet environnement médiatique procède à leur socialisation, en concurrence frontale avec la famille et l’école. Clé de voûte de leur compréhension du monde, il est devenu un véritable enjeu de société. Quels sont les mécanismes et l’impact des médias sur les jeunes ? Doit-on s’inquiéter des contenus et comportements à risque (violence, pornographie, conduites extrêmes…) véhiculés par les médias ? Comment en parler ouvertement avec les jeunes dans les contextes d’apprentissage formel et informel, à la maison, en classe et hors les murs ? »

La réponse à ces questions est structurée en 5 chapitres :

1) Le processus de socialisation par les médias

Elle explique quelques notions clés pour aborder son argumentation : les concepts des représentations mentales, médiatiques (l’impact du récit sur les émotions, sur la culture) et la socialisation qui y est liée (la construction de soi, le risque des médias).

2) Violence et sens des valeurs : la « panique-polémique »

En partant de la ou plutôt des définitions de la violence sont souvent arbitraires, elle étudie la question des comportements d’imitation, qui ne sont finalement que minoritaires et ne doivent pas susciter la panique.

Elle évoque également le phénomène de catharsis vis-à-vis de la violence à la télévision.

Enfin, elle insiste sur l’idée que bien faire la distinction entre réalité et fiction; entre le bien et le mal, est le meilleur moyen pour limiter les effets de la violence dans les médias.

3) Pornographie et désarroi des corps et des sentiments :

On y trouve la définition de la pornographie, son utilité sociale, sa nocivité : pour aller au-delà des idées reçues (ex : « la pornographie n’est ni dangereuse, ni nocive »)

4) Publicité et mise en conformité :

Ce chapitre vise à dépasser les idées reçues sur la publicité (exemple : « la publicité serait sans danger et en voie de disparition »)

5) La maîtrise des médias, dans les secteurs privé / public; la question de la régulation des contenus.

Conclusion : la solution à long terme serait l’éducation aux médias

Elle com­mence par rap­pe­ler quelques mesures prises en Europe, ainsi que l’inscription de l’éducation aux médias dans le socle com­mun de connais­sances et de com­pé­tences. Elle dis­tingue ensuite deux approches : une pro­tec­ti­viste et une par­ti­ci­pa­tive « qui pro­meut l’autonomisation des jeunes par la créa­ti­vité et la pro­duc­tion médiatiques. » Divina Frau-Meigs insiste ensuite sur l’importance de l’éducation aux médias pour la jeu­nesse comme outil d’acquisition de com­pé­tences indis­pen­sable à l’adulte. Ces com­pé­tences se regroupent autour de dif­fé­rentes notions, les 7 C : Com­pré­hen­sion, Cri­tique, Créa­ti­vité, Consom­ma­tion, Com­mu­ni­ca­tion inter­cul­tu­relle, Citoyen­neté et Conflit (capa­cité à résoudre).

Une éduca­tion aux médias doit prendre appui sur les droits de l’Homme.

Pour poursuivre ces réflexions : Actualité et crise de l’identité adolescente

En complément : l’interview de Divina Frau-Meigs

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C’était donc un essai très intéressant, mais malheureusement je me suis trouvée un peu bloquée face à l’utilisation d’un certain nombre de concepts, blocage sûrement lié au contexte universitaire dans lequel il a été écrit. En effet, c’est davantage un essai de recherche (elle propose des hypothèses, partant de faits concrets), extrêmement rigoureux, qu’un ouvrage de vulgarisation à la portée de tous. L’idée de vouloir détruire les préjugés de la société sur les médias et les comportements dangereux que l’abus de consommation peut impliquer est bonne; malheureusement ses exemples et réflexions sont peu accessibles à la personne qui n’y connait absolument rien.

A réserver pour des initiés à ces questions.

6 commentaires

  1. « Consommés à environ 3h30 par jour, les médias représentent la deuxième activité des jeunes après le sommeil. »
    Les jeunes ont moins de 3h30 de cours par jour?!?
    Même s’il est ardu, le sujet m’intéresse, je le note! Merci!

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